Tasfaout Ahmed
Tasfaout Ahmed dit «Hamida» : Un pied gauche magique
Ecrit par : Adjal Lahouari le quotidien d’Oran
Avec un terrain vague face au domicile familial, Tasfaout Ahmed dit «Hamida» ne pouvait pas échapper au roi football. Dans ce populeux faubourg de Victor Hugo, le terrain Boualem (ou BP à cause des citernes de cette société) a servi pendant de nombreuses années de défouloir aux jeunes de Tirigou, qui étaient certainement les plus doués à Oran après l’indépendance. C’est de ce quartier que sont sortis les Tasfaout, Hamida Karim, Sassi, Hachemi, Hadj, Kada, Sahraoui, Youcef, Bensalem, Bessi, Khelil, Senousis, Mohamed Tang dont la plupart, l’émulation aidant, optèrent pour l'USMO où ils trouvèrent le cadre idéal à leur progression et des dirigeants connaisseurs et dévoués. C’est dalleurs l’un de ses copains, Senousis Lahouari, qui l’emmena au stade Fréha (ex-St-Eugène) où il passa avec succès le test. Petit de taille mais grand par le talent, Hamida brûla très vite les étapes. Ce joueur ne devait presque jamais jouer dans sa catégorie, car dès qu’il fut cadet deuxième année, il bénéficia du double surclassement pour faire partie de l’effectif senior de l’USMO. Quatre décennies plus tard, Tasfaout se souvient de cette époque bénie: «On était une bande de copains très solidaires. Dans notre groupe, l’ambiance était saine et il y avait la joie de jouer. C’était ça notre moteur. Je dois préciser que notre entourage était de grande qualité et les rapports étaient basés sur le respect mutuel. Ce n’est pas le cas aujourd’hui où un minime ne connaît même pas le président du club ! Personnellement, je peux citer Hadj Bouzidi, Maghrous, Benali, Benhamida, Soualah, Soltane, Adjal, Benmiloud dit Couscous, Safani, Ali Benaïssa, Hamou Demmouche et bien d’autres encore dont j’ai oublié les noms». Sa place, elle était en équipe fanion de l'USMO. Hamida, lancé par le coach Kafaïti Lahouari, fit sa première apparition contre le RCO de la grande époque, celle des Dalla, Ali Moussa, Kébir et Larbi, au stade Bouakeul. Une mi-temps a suffi pour convaincre tous les présents de sa classe. Depuis ce jour-là, il était devenu un titulaire indiscutable, qui n’était aligné en juniors que dans les rencontres de coupe. Dalleurs, il gardera un mauvais souvenir du match de coupe d’Algérie contre l'EMO où il fut blessé et conduit à l'hôpital. Il en sortit avec un plâtre à l’avant-bras gauche après avoir passé la nuit au pavillon 10. Sur le plan sportif, Hamida aura été avec Baghdâd et Moudjahid Senousis, l'un des principaux acteurs de la très belle aventure de l’USMO en coupe d’Algérie en 1971 ; il a fallu la grande USMA pour arrêter la «bande des jeunes loups» comme les a affublés la presse de l'époque. Il effectuera l’essentiel de sa carrière à l'ASMO dont il fut l’un des plus brillants en attaque, aux côtés des Pons et Benda d’abord, puis Guemri et Boukar. Les grands moments furent incontestablement les deux finales ASMO - USMA et MCA - ASMO, malheureusement perdues. La période du service national où pendant laquelle il a porté les couleurs de l’ENA militaire et celle de la police et de l'USM Blida, fut exaltante et pleine de satisfactions, car elle lui a permis de côtoyer les meilleurs joueurs de l'époque.