Association Sportive Musulmane Oran

Mokhtar KECHAMLI

Mokhtar KECHAMLI ( ex défenseur ASMO et EN des années)

UN PUR TALENT DE LA REFORME SPORTIVE

 

Par Mohamed BENZAOUI

 

Du RCGO à l’ASCO : d’une école à une autre

Mokhtar KECHAMLI  est  né à Oran en 1962 et fit ses débuts dans la catégorie Benjamins  RCGO qui était dirigé par les deux célèbres éducateurs DALA Nourredine  et HADJ BRIDJI Lahcène. En 1977 au tout début de la Réforme Sportive  alors qu’il était cadet il intégra l’ASCOran.

Celle-ci était encadrée par Kaddour BEKHLOUFI  ,Amar ROUAI, ZAVIDONOV et BELAYACHI. C’est au sein de ce club qui allait se forger une réputation de   d’école formatrice  que Mokhtar allait donner la pleine mesure de ses capacités et de son immense talent. Car même s’il n’a pas eu une carrière internationale ou en club comme celle d’un HADEFI ou d’un KHEDDIS  , on peut affirmer qu’en valeur intrinsèque il n’avait pas grand-chose  à leur envier. Milieu de terrain à ses débuts il occupa plusieurs postes en défense grâce à une certaine facilité d’adaptation et surtout en raison de ses qualités techniques d’une limpidité insolente.

Mokhtar était un excellent manieur de balle très bon dribleur et qui possédait un jeu de tète remarquable malgré sa taille moyenne. Il excellait sur le marquage et son placement et son intelligence dans le jeu étaient ses atouts maitres.

Un défenseur exemplaire

Il disputa son premier match en équipe senior en 1980 contre le CRB alors qu’il n’était que junior et à cette époque la concurrence était rude au sein du club des chimistes avec les  BENARMAS ,BENOUDDANE,BEKHIRA, GUEMRI Kacem ,ARBAOUI, KESSAIRI et plus tard avec HAMLILI,CHALABI BOUHA et BENHALIMA. Patient et discipliné il sut attendre son heure et finira par s’installer définitivement au poste de libéro.

Avec ses tacles et gestes défensifs absolument parfaits et d’une régularité admirable il se signalait par ses jaillissements et ses montées a la manière d’un HADEFI, et une  relance était impeccable.

Solide volontaire a souhait il était d’une correction exemplaire  vis à vis de ses adversaires.

Il évoluait en véritable patron et devint la tour de contrôle de son équipe.

Ce qui frappait chez c’était sa simplicité et sa sobriété en sus d’une constance quasi régulière.

Avec l’ASCO où il passera 12 années il lui aura manqué un titre qui aurait agrémenté son palmarès. Remplaçant lors de la finale 1981 il ratera celle de 1983 car il était appelé  a défendre les couleurs de la 2° RM qui s’adjugea le trophée. Il se rattrapera en 1992 avec le MCO en étant sacré champion d’Algérie après une saison avec celui d’Oujda ,ratant au passage un transfert au club néerlandais d’ULTRECHT. Blessé au tibia il passera une année difficile ensuite, avant d’opter pour le club Saoudien d’El Wihda puis pour celui d’Agadir.

Je l’ai rencontré avant son départ sur Alger et il a accepté de différer de quelques instants son voyage pour nous parler de sa carrière.

Dommage pour l’ASCO !

« A l’ASMOran je déplore le fait que ce club n’est pas été entouré de la chaleur et de l’attention de ses dirigeants car avec le potentiel humain que l’on possédait on aurait pu aller très loin. Il y avait BENDADECHE Abdelkader ( Dadi) qui est quelqu’un qui aimait vraiment son club  et  le  regretté Habib YOUCEF excellent encadreur des jeunes certes, mais que pouvaient ils à eux seuls ? Le club faute de moyens financiers conséquents a vu partir des dizaines de joueurs qui sont allés faire les beaux jours des autres formations dès la fin du parrainage des ASP par les Entreprises Nationales. Si on devait les citer ce ne serait pas moins de 3 ou 4 équipes complètes qui se sont dispersées aux quatre vents. Et c’est dommage. Malgré cela l’ASMOran a raté d’un cheveu la consécration en 1991. C’est dire le travail qui s’effectuait à la base. Mais je le déplore encore on n’a pas su ou pu retenir tous ces produits du club. »

 

Il réalisera son rêve en 1994 en optant pour le club du GC Mascara qu’il aurait aime rejoindre en 1985 lorsque celui-ci était à son apogée et qui avait réussi a l’enrôler. Malheureusement des considérations extra sportives ont fait capoter le projet.

Il mettra un terme à sa carrière en 1996 avec le club de ses débuts le RCGO.

Sur le plan international Mokhtar  fera ses classes dans toutes les catégories (équipes nationales juniors ,  espoirs et « B » ) sous la houlette de BAHMANE MAOUCHE et LEKKAK avant de rejoindre la Sélection Nationale « A » en 1985. Il participera aux éliminatoires  du Mondial de 1986 et se souvient avec précision d’un fait insolite en ZAMBIE lors d’un match comptant pour ces mêmes éliminatoires.

«  Le coup d’envoi du match disputé à LUSAKA avait été donné par le président Zambien qui avait intentionnellement oui non donné le ballon à Tedj BENSAOULA qui fut l’unique buteur du match ».

Présent à Alexandrie lors de la CAN de 1986 il ne sera  pas du voyage de Mexico alors qu’il avait été de la tournée au pays des Aztèques qui devait servir de préparation à la Coupe du Monde.

ROGOV ? Un grand entraineur !

 « Personnellement certains de mes camarades et moi en gardons un amer souvenir car on a fait le plus dur et avons été de toutes les batailles mais on a été éliminés du groupe au profit d’autres éléments qui en valeur réelle n’avaient pas le calibre  de ceux qui avaient  été mis au placard. Malgré cela on s’est plié aux choix du sélectionneur avec discipline et lorsqu’on nous a fait appel de  nouveau pour les échéances suivantes on a répondu présent et défendu du mieux les couleurs nationales. Pour ma part je m’étais bien intégré au groupe et ceux qui faisaient figures d’anciens comme BELLOUMI, BENSALOULA, MEGHARIA MAROC et MADJER m’ont beaucoup aidé et encouragé..»

Et ROGOV est un entraineur qui m’a marqué car c’était quelqu’un qui avait des qualités de pédagogue et de fin psychologue. Il savait comment motiver et mettre en confiance ses joueurs.il savait tenir le discours adéquat.

Après avoir mis un terme a sa carrière de joueur Mokhtar se reconvertira en entraineur en cochant plusieurs clubs dont les cadets du RCGO et l’USMOran au début de cette saison.

« Actuellement tous les présidents recherchent les résultats  immédiats et de ce fait il est impossible de travailler sur le long terme. Je pense que le métier d’entraineur est très aléatoire, voire ingrat. De plus il y a beaucoup d’ingérence dans ses attributions. Il est anormal de voir une formation changer de direction technique 3 ou 4 fois dans une saison.

 

Les écoles de football sont l’avenir.

Et à ce propos je voudrais adresser un message à nos responsables qui doivent investir dans la formation ,dans les écoles qui sont un réservoir inestimable de talents prometteurs. Nous sommes actuellement plus de 500 anciens joueurs, toutes générations confondues, membres de l’Amicale des Anciens Internationaux que dirigent FERGANI et TASFAOUT.  Cette Amicale a un but essentiel : celui de soutenir ceux qui sont dans une situation difficile et aussi pour tache de les aider à préparer leur reconversion. Car beaucoup d’entre nous peuvent apporter un plus et aider à la relance du football national pour peu qu’on leur  fasse confiance. En ce moment je suis en stage à Ain Benian pour suivre un stage de formation qui est une sorte de préparation au stage ultime pour l’obtention de la licence CAF qui sera désormais obligatoire pour pouvoir diriger un club de l’élite. Il y a avec moi TLEMCANI , CHERIF EL OUAZZANI, LOUNICI, BADJI , MEDJAHED, BELATOUI….. C’est déjà un pas et une bonne chose.

Je pense que tous ceux qui ont eu une expérience internationale peuvent apporter un plus. Car si l’on excepte l’ESS la JSK ou l’USMA le football actuellement est d’un niveau médiocre. De plus les joueurs de nos jours demandent des sommes astronomiques et ne justifient presque jamais l’argent qu’ils touchent. Est-ce normal ? Est ce normal de vouloir évoluer en professionnel avec une mentalité d’amateur ? Est ce normal de ne pas se donner à fond de tricher. ?

Pour ma part je suis quand même satisfait de mon  sort. J’ai toujours donné le meilleur de moi-même sur le terrain et  je possède l’essentiel pour vivre convenablement et décemment même si ma situation n’est pas stable car j’attends qu’un poste budgétaire se libère pour intégrer le MJS comme certains. Et puis je dois remercier mes parents qui m’ont beaucoup aidé et qui continuent à le faire au moins moralement.

 

Mokhtar KECHAMLI  est le prototype du footballeur  produit par la Réforme de 1977. Doué, sobre et consciencieux ,son idole était HADFI Miloud. En commun ils avaient la correction et la gentillesse. Une génération entière les aura séparés mais avec les qualités qui étaient les leurs on peut dire qu’ils auraient tous deux pu avoir une bien belle carrière internationale.



25/05/2011
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